Récit du 09/05/03, le Havre

Je repère la veille le temps sur Internet (30 km/h Ouest), lis ton récit du 28 juin 2002 (NDLR : le récit de Michel M.)
J'appelle le jour même la météo téléphonique, elle donne 15 à 30km/h Ouest pour l'après midi (76) temps variable.
Internet donne Nord Ouest 20km/h, inquiétant,
Météo marine donne 10 à 15 noeuds Ouest force 3 - 4 (j'ai déjà entendu ça).Je me décide à 11h (au boulot) pose une demi-journée à ma DRH.

Je charge mon matériel, prends un sandwich à Palaiseau. Je pars à 12h30 de chez moi.
Sur la route, au départ de Paris, quelques averses, le temps est bien couvert, pas de vent ou si peu, j'angoisse tout y passe c'est la faute de Michel.M, c'est la faute de J.Chirac, c'est la faute d'Olivier.R, ils m'énervent tout le temps.

A hauteur de Val de Reuil je décide de sortir de l'autoroute pas de vent, le temps est décidément trop couvert, je rentre. Je fais demi-tour sur un parking mais jette un dernier coup d’œil sur un drapeau. Soudain il s'agite. Ahh ?
Je reprends l'autoroute, obligé de repayer. Passé Rouen, j'aperçois au fond des cumulus, le vent est toujours aussi faible mais un peu plus présent. Je traverse la Seine sur le pont de Tancarville. Le ciel se dégage, au loin le ciel bleu.

Sur place à Octeville, le vent s'écoule de 15 à 20 noeuds, Nord Ouest plein face, ciel bleu, le soleil brille sur la mer, tous les parapentistes hésitent à voler. J'en reconnais un qui m'aide à monter mon aile (l'ancien président), sympathique.

Je décolle à 16h30 en présence du seul deltiste havrais, Jean-Marie, le policier moustachu (fondateur du club viking vol libre). 100 à 150m au-dessus de la falaise sans rien faire, je vole au gré du vent et suis les mouettes, seul au monde.
Je passe le port d'Antifer avec facilité mais un peu d'anxiété.

Plus loin, je monte et reste un moment à 170m au-dessus de la falaise et du phare d'Antifer. Tout près d'Etretat, j'admire la côte sauvage, le vert émeraude du rivage, et fais signe à un parapentiste qui n'avance plus. Je vire au-dessus de la dernière falaise célèbre d'Etretat, avant la plage. Le retour est lent jusqu'à Antifer, le vent venant d'Ouest est assez fort sans être stressant ; entre Antifer et Octeville je ne vole que sur la mer ! !
J'atterris loin derrière (500m) le décollage (200m à 400m avant) à coté d'une route qui se dirige vers la côte, cette route relie deux hameaux. La vitesse de vol ajouté au vent météo crée une sensation impressionnante lors de ma « vent arrière », un dernier virage m'oriente dans le sens de la mer et je me pose avec une légère brise de face, en douceur, sur un terrain sec et sans culture. C'est un terrain semi-officiel pour les deltistes.

Deux heures de vol. On vient me chercher et on me ramène à ma voiture. Retour le lendemain après midi sous le soleil, le long de la seine, après avoir revu quelques anciens amis havrais.

Le havre, je t'aime !

Xavier DESCHAMPS