25ème coupe Icare, une tortue a vécu un rève…
voler sous une feuille de laitue

        La coupe Icare, bien connue des libéristes, est le concours international de déguisement en deltaplane et parapente qui se déroule chaque année au mois de septembre du coté de Grenoble. C’est toujours un moment unique, hors de tout. L’imagination des pilotes passionnés n’a pas de limites, et le spectacle est magnifique. Exploit technique d’un vrai kart qui décolle moteur à fond en parapente, ou poésie d’un pégase qui s’envole, les spectateurs voient ce qu’ils n’auraient jamais imaginé, et repartent avec le sourire. Cette année, la section Vol Libre du PSUC était encore par l’ex-kangourou, 1er prix delta l’année dernière. Rendons nous sur place :
        Au micro l’animateur raconte : « au printemps dernier, en sortant de l’hibernation, en bas, à Lumbin, une tortue a vu un homme atterrir en delta. Se renseignant auprès d’un lièvre voisin, apprit que l’homme avait décollé du haut de la falaise. La tortue rêvant de voler elle aussi décida de monter là haut. Elle se dit qu’en courant très vite dans la pente, accrochée à une grande feuille de laitue, elle devrait réussir à décoller. La voilà qui arrive au décollage aujourd’hui, terminant sa longue marche ». Et une tortue géante (1,80m) arrive en rampant du bord du terrain. Au milieu de l’aire de décollage est posé un delta sur lequel est représenté une grande feuille de laitue (2,50m x 3,50m). La tortue se dirige vers la feuille de salade. « Va-t-elle réaliser son rêve ? » demande l’animateur . Et la tortue de se lever, s’accrocher au delta, et décoller dans la pente. « Et oui, la tortue vole sous sa feuille de laitue ! ». Applaudissements, puis ovation du public lorsque l’aile revient face à la foule, montrant l’ensemble en vol.
        A l’atterrissage, notre tortue s’allonge au milieu du public, et les enfants viennent la voir, lui caressent la tête ou la carapace, lui font des bisous, lui offrent une part de gâteau. La gentille tortue, qui parfois défait un lacet ou dérobe une chaussure quelques instants est devenue l’amie des enfants.
    Les journalistes sont obligés de faire les interview accroupis. « Pourquoi une tortue ? » demande l’un. « Certaines espèces de tortues sont protégées car elles sont en voie de disparition. Nous les deltistes, nous sommes de moins en moins nombreux… il y a des points communs ». « Et ça va être difficile de voler comme ça ? » « Non, je vole allongée, c’est une position normale pour une tortue. Le plus dur, ce sera de résister à la tentation et de ne pas manger la feuille de laitue avant l’atterrissage, sinon j’aurai du mal à voler ». Je vois le micro trembler. Le journaliste rit tellement qu’il n’arrive pas à trouver une autre question et arrête là l’interview.
        Le photographe de l’agence Gamma, accueillant la tortue dans son studio : « venez par ici, monsieur » « Ce n’est pas monsieur, c’est mademoiselle » fait remarquer la tortue. Il ne pouvait pas savoir, le déguisement masque complètement la pilote et son harnais, et ne dépassent que les doigts, le bout du nez et le mousqueton pour s’accrocher.
        A la soirée de gala, commentaires de l’organisation sur la tortue : « il y a de la mise en scène, il y a une histoire, un beau travail de réalisation, tout y est, bravo ». Même Gérard Blandin, notre président de fédération, m’a attrapée dans la rue pour me communiquer son plaisir d’avoir pu assister à un déguisement delta où le pilote avait autant « mis le paquet ». Sur l’aire de décollage, il me tapait dans les pieds pour ne pas que la tortue s’endorme…
        Avec de tels compliments, ce sera difficile de faire aussi bien l’année prochaine, pour que le doublé de premier prix devienne un triplé. Si vous avez des idées, ne me les dévoilez pas mais réalisez les vous-même et participez au concours. C’est magique à vivre, et il y a toujours des lots à gagner.

La tortue